Testamento

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Testamento permet de rédiger un testament simple directement en ligne

Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir Testamento (société Contrat facile), une start-up qui édite un site dédié au testament et à la succession en France, incluant un outil qui permet de rédiger un testament simple. Le service est facturé 34,90 euros pour la rédaction et la génération en pdf d’un testament « express » et  jusqu’à 69,90 euros pour un document déposé au Fichier central des dispositions des dernières volontés et conservé par un notaire. La marge dégagée et le nombre de notaires affiliés sont des informations que la société a refusé de communiquer.

Pour rappel, en France, un testament olographe (entièrement manuscrit) peut être valable sans forcément avoir été enregistré chez un notaire. Les services publics conseillent tout de même de l’enregistrer au Fichier central des dispositions des dernières volontés (FCDDV).

Plus de détails avec Virgile Delporte, co-fondateur de la start-up :

FrenchWeb: Comment avez-vous eu l’idée de créer cette start-up? Quel a été le déclic?

Virgile Delporte: La veille du départ pour un trek en Amazonie avec ma femme sans mes enfants, nous avons tenté de faire un testament après quelques recherches sur internet, juste au cas où. Nous l’avions laissé en évidence sur notre bureau. A mon retour, j’ai présenté le testament à un notaire qui m’a indiqué que le testament n’avait en fait aucune valeur juridique. Cela a été le déclic !

A quel besoin répondez-vous ?

Le besoin d’accéder à de l’information de qualité sur le sujet du testament, et de façon plus générale de protéger ceux qu’on aime ! Jusqu’alors, l’information sur le sujet était très complexe à trouver et à comprendre. Grâce à nos outils, on peut comprendre en quelques minutes les éléments clés d’un testament. Grâce à Testamento, on peut rendre héritier son ou sa partenaire de PACS, son concubin et renforcer les droits de son conjoint si on est marié. Tout cela sans se déplacer. Nous ne répondons cependant pas à des besoins complexes, en particulier les couples ayant des enfants issus d’unions précédentes.

Qui sont vos clients ?

Nos clients sont principalement des couples pacsés qui réalisent que leur partenaire n’est pas héritier. Ils souhaitent transmettre le maximum possible à leur partenaire et utilisent notre service pour cela. Nous avons aussi de plus en plus de couples mariés qui souhaitent renforcer les droits de leur conjoint.

Quel est votre modèle économique ? 

Le modèle économique est simple : nous vendons des modèles de testament, et la possibilité de faire enregistrer son testament olographe par l’un des notaires du site dans une base de données nationale des notaires. Le forfait à 69,90 euros couvre le coût de la prestation par un notaire et les frais de dépôt au FCDDV.

Qui sont vos concurrents ?

Dans le monde numérique, nous n’avons pas identifié de concurrent en France. Jusqu’alors, on pouvait tenter de se débrouiller seul pour rédiger un testament, ou chercher du conseil auprès d’un notaire ou d’un avocat.

Comment réagissent les notaires face à votre arrivée sur le marché ? Que leur répondez-vous?

L’accueil au moment de la sortie de Testamento.fr en décembre 2013 était en effet mitigé*. D’un côté les instances notariales qui ont été probablement surprises par le service et ont été interrogées sans avoir eu l’occasion de tester le service, et de l’autre les notaires qui ont perçu l’intérêt du service et se sont exprimé publiquement en faveur de notre innovation.

Je rappelle juste que la rédaction d’un testament olographe ne relève du monopole du notariat, tout le monde a le droit de rédiger un testament. En ce qui nous concerne, nous travaillons déjà avec plusieurs études notariales pour traiter les testaments provenant de nos clients et accueillons les notaires qui nous contactent. Notre objectif est de démocratiser le testament, les notaires l’ont compris.

Avez-vous déjà organisé une levée de fonds? Si oui auprès de qui, quand et combien? Sinon, est-ce envisagé?

Nous avions jusqu’alors fonctionné uniquement sur fonds propres et grâce à des prêts d’honneur. Désormais, nous entamons une nouvelle phase et démarrons une levée de fonds combinant du crowdfunding en equity avec sowefund et des business angels, en particuliers ceux de l’association « IT Angels ». Nous cherchons à recueillir auprès de particuliers et partenaires investisseurs du site un montant de 400 000 euros nécessaire au financement du développement de son offre commerciale et de ses partenariats futurs.

Bénéficiez-vous de soutiens particuliers ?

Nous avons la chance d’être très bien accompagnés depuis le début du projet. D’abord par l’incubateur de Telecom Sud Paris depuis mai 2013, dont l’accompagnement est excellent (coaching mensuel + comité stratégique trimestriel), et depuis février 2014 en tant que Lauréats du Réseau Entreprendre Val de Marne. L’accompagnement par ce réseau constitue un formidable levier de développement, tant par la qualité de ses membres bénévoles que par leurs relations ainsi que le réseau de lauréats.

Quelle a été l’une des premières problématiques dans votre développement, et comment y avez-vous fait face ?

La première étape était de valider la faisabilité juridique du projet Testamento. J’ai eu la chance d’être très rapidement en contact avec plusieurs avocats et notaires.

Que faisiez-vous avant de fonder cette société ?

J’ai été ce qu’on appelle un « intrapreneur » pendant 10 ans environ, avant de me lancer. J’ai participé et contribué à une superbe aventure entrepreneuriale dans le domaine de la 3D / jeu vidéo chez Virtools, que nous avons vendu à Dassault Systèmes, en tant que directeur commercial puis directeur de filiale. J’ai ensuite créé une société de conseil en commercialisation et marketing d’innovations high-tech pendant 4 ans. J’attendais patiemment l’opportunité de me lancer dans le grand bain !

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?

Mon arrière-grand-mère maternelle, prénommée Suzanne, m’a souvent répété « ose » !

Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?

Il y en a beaucoup, des connues et des moins connues. Mais si je devais en retenir une, ce serait Albert Einstein, qui non content d’avoir inventé plus que de raison, a quelques citations à son palmarès, dont une me touche particulièrement dans le contexte : « Si vous ne pouvez pas l’expliquer simplement, c’est que vous ne l’avez pas suffisamment bien compris. »

* NDLR «Vendre cette démarche juridique comme un produit fini sur Internet, laisser croire aux gens à cette simplification et à l’inutilité des conseils de l’officier public, c’est dangereux, contraire à la déontologie, inacceptable», s’était indigné Me Laurent Mompert, porte-parole du Conseil supérieur du notariat en décembre 2013 dans les colonnes du Figaro

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